Epris de Liberté

mars 19th, 2021 by dnpt

A cette volonté partagée par beaucoup de mettre fin au capitalisme, à la mondialisation et à toutes formes d’oppressions, les détracteurs de systèmes alternatifs opposent souvent la chose suivante : que souhaiteriez-vous mettre en place, que proposez-vous de viable ?

Ecartons ici les réponses alarmistes (et bien souvent peu constructives) consistant à semer les craintes sur le devenir de l’économie, sur l’alimentation de la population, etc…
Une alternative, il faut la tester, l’éprouver. Mais quand bien même nous arriverions à l’amener à une forme acceptable, l’essence même du principe de liberté nous obligerait à ne pas vouloir l’imposer à la population en substitution d’un autre système. Il ne faudrait pas même détruire ou faire tomber un système, il faudrait s’en affranchir, s’en détacher, ne plus subir son joug, construire les structures de notre émancipation nous permettant de nous extirper, ne plus l’alimenter.

Expérimenter à échelle locale, ne pas se soucier d’un pays tout entier. Ne pas vouloir à tout prix intégrer l’immensité des cas individuels, ne pas descendre au niveau de précision le plus bas sur une population et un territoire si vaste. Se planter collectivement, corriger ce qui ne va pas, changer de cap, reconstruire, défaire, prendre du recul, un temps de pause, puis repartir.
Prendre pour seul acquis que nous ne pourrons atteindre de perfection, accepter l’imparfait tout en restant intransigeants.
Les initiatives locales, la pluralité des formes de sociétés, la possibilité de se fédérer pour des questions qui nous réunissent tous telles que la santé et l’alimentation, ce sont ces voies qui sont à privilégier ! L’erreur est nécessaire pour affiner et construire quelque chose de robuste.

Cet attachement à s’apeurer dès lors qu’il s’agît d’explorer hors du spectre politique connu, relève d’un comportement malade, appauvri par des siècles de conditionnement, de délitement des idéaux. Des idéaux, nous en avons tous, mais beaucoup ne s’autorisent pas à les sortir du cadre du « connu ». Ce cadre qui se veut rassurant, garantissant une certaine aise, mais qui au fond, de façon sournoise, s’est immiscé dans les esprits de beaucoup, contribuant à faire se perpétuer les classes et particulièrement la domination bourgeoise. Et n’apporte qu’une possible division supplémentaire des classes laborieuses.

Testons, levons les murs, brisons les carcans, et autorisons-nous une latitude de pensée la plus vaste possible !

Précisions utiles

septembre 29th, 2020 by dnpt

Suite à quelques doutes sur le sens véritable du précédent article, il apparaît important d’apporter quelques éléments.

Il ne s’agît pas là d’un appel à l’action violente contre les oppresseurs, simplement à la fois d’un appel à l’action et à la mesure à destination des opprimés, doublé d’une mise en garde aux oppresseurs.
Il se trouve un moment où la détresse du peuple et la nécessité pressante d’air pour les opprimés fait sauter certaines digues, ce qui souvent mène à des révoltes sanglantes. L’important réside donc dans le fait de guider vers des solutions dont la violence n’est que symbolique pour les oppresseurs, pour éviter les effusions de sang.

Une citation assez juste issue de « La terreur révolutionnaire » d’Errico Malatesta dit : « Ceux qui croient à l’efficacité révolutionnaire,libératrice, de la répression et de la férocité ont la même mentalité arriérée que les juristes qui croient qu’on peut éviter le délit et moraliser le monde par le moyen des peines sévères.  » (source : https://fr.theanarchistlibrary.org/library/errico-malatesta-la-terreur-revolutionnaire )

A propos de l’échafaud : confusion volontaire entre la structure destinée à exécuter des personnes, et l’espace scénique sur lequel se jouaient des représentations de théâtre. Souvent lieu de liberté d’expression où le détournement de situations et l’utilisation de personnages rendaient possibles les attaques contre les oppresseurs.

De la nécessité d’agir

septembre 29th, 2020 by dnpt

Depuis trop longtemps, les mouvements contestataires sont muselés, ou même réprimés lorsqu’ils commencent à faire masse. Il apparaît, de la part des gouvernants, une nécessité à semer la peur et le doute parmi leurs opposants. Ils procèdent systématiquement de la plus exécrable des manières : provoquer, faire croître la tension pour légitimer une réponse toujours plus féroce et plus ferme encore que ne peut l’être la gronde légitime de leurs opposants. Et si leurs actes sont le symbole d’un pouvoir aux abois, l’apparat qui accompagne ceux-ci l’est tout autant : des hommes et femmes en armes et armures, agissant docilement, dont les gestes sont pilotés par la peur de sortir du rang et d’être ainsi exclus d’un groupe où la camaraderie semble être forte, rejetés par les leurs. Il ne s’agît là que de constatations relatives à des tentatives d’expressions politiques populaires, la seule et unique réponse prend la forme d’une matraque tombant lourdement et implacablement sur le peuple.

C’est à cet instant précis qu’ils nous mettent face à notre propre éthique, notre capacité à juger du bien et du mal, faisant appel à notre « éducation », du moins pour beaucoup celle qu’ils ont bien voulu nous fournir, via leur machine à produire de bons petits travailleurs que représente aujourd’hui l’éducation nationale. C’est à cet instant précis que l’immense majorité renonce à franchir le pas de la désobéissance civile/insurrectionnelle/révolutionnaire. Basculer dans ce qui d’ordinaire serait considéré comme illégal, parfois même immoral, au risque d’y perdre ses libertés et/ou sa vie.

S’ils nous répriment durement lorsque nous souhaitons exprimer les souffrances quotidiennes qu’ils nous imposent, alors un jour ils auront à subir la souffrance qu’eux seuls ont infligée à l’immense majorité d’entre nous. Mais pourront-ils supporter le cumul de cette souffrance soigneusement répartie sur la masse ? Ce jour alors, ils comprendront où était leur intérêt, quel était le point de bascule à ne pas franchir, quelles manœuvres opérer pour remédier aux maux du peuple, quels bénéfices ils auraient pu en tirer. Mais toujours avec un temps de retard qui ne leur permettra pas d’échapper au sort qu’ils se sont imposé par leurs choix passés.

Par leur inaction, leurs mensonges, leurs négligences, ils tuent, souvent à petit feu. Mais de criminels, personne n’ose les qualifier ! Au crime certains seraient tentés d’y répondre par le crime, une façon de semer la terreur chez ceux qui auparavant la semaient aux fins d’un enrichissement personnel.

C’est hélas dans le désespoir et la précipitation que les gens agissent, et cela mène bien souvent à des actes sanglants à l’instar de ceux d’Emile Henry, d’Auguste Vaillant, de Théodule Meunier, Rinaldi ou encore de Ravachol. A nos gouvernants de décider ce qu’ils souhaitent, mais craignons qu’une fois de plus ils mènent cette politique de tensions, jusqu’à la rupture.